Fw: Chavez de retour : article de Ramonet

From: oddm@ifrance.com
Date: 17-04-02


Eg fekk tilsendt denne nye artikkelen av Ramonet i går kveld. Har diverre
ikkje fått tid til å omsetje han, så det blir førebels i originalversjonen.

Oddmund Garvik

Message transféré:

Sujet: Chavez de retour : article de Ramonet

> Chávez
>
> Par IGNACIO RAMONET
>
>
> UN nom hante l'Amérique latine : celui d'Hugo Chávez. Ce commandant de
> quarante-cinq ans, auteur, en 1992, d'une tentative de coup d'Etat, a
> été élu président du Venezuela en décembre 1998. Dès sa prise de
> fonctions, comme il l'avait annoncé, M. Chávez, soutenu par les forces
> de gauche et par les déshérités, a entrepris une « révolution pacifique
> et démocratique » qui inquiète les propagandistes de la mondialisation.
>
> Cette volonté de tout changer traduit l'exaspération d'une majorité de
> citoyens devant la gabegie et la corruption qui ont régné en maître
> durant quarante ans, et dont portent la responsabilité les deux partis
> s'étant partagé le pouvoir : Action démocratique (AD), social-démocrate,
> et Copei, démocrate-chrétien. Ces formations, dont nul ne nie le
> caractère démocratique, ont permis l'édification d'une des sociétés les
> plus corrompues et les plus inégalitaires du monde. « Rarement on aura
> vu un pays aussi opulent, affirme l'écrivain Arturo Uslar Pietri, être à
> ce point mis en coupe réglée par quelques centaines de familles qui se
> partagent, depuis des décennies, et quels que soient les aléas
> politiques, ses fabuleuses richesses (1) »
>
> Un écart abyssal sépare une minorité de nantis du reste du peuple. Cela
> est d'autant plus choquant que le Venezuela, deuxième exportateur
> mondial de pétrole, a reçu ces vingt-cinq dernières années, au titre de
> la vente d'hydrocarbures, environ 300 milliards de dollars, soit
> l'équivalent de vingt plans Marshall... Mais plus de la moitié des
> habitants continuent de vivre dans la pauvreté, un quart de la
> population active est au chômage, un tiers des actifs survit grâce à
> l'économie informelle, et plus de 200 000 enfants subsistent en
> mendiant.
>
> Est-il surprenant que, lors de l'élection présidentielle, les partis AD
> et Copei aient été balayés (ils ont obtenu, à eux deux, moins de 9 % des
> voix) et que le programme de M. Hugo Chávez ait recueilli 57 % des
> suffrages ? Peut-on s'étonner que la proposition de celui-ci de
> convoquer une Assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle
> Constitution et d'en finir avec le régime corrompu des partis
> traditionnels ait été approuvée, en avril, par 88 % des votants ?
>
> Entouré des portraits des libertadores Bolivar, Miranda et Sucre dans
> son bureau du palais présidentiel, M. Hugo Chávez cite volontiers
> Gramsci : « Nous sommes en train de vivre, à la fois, une mort et une
> naissance. La mort d'un modèle usé, épuisé, détesté ; et la naissance
> d'un nouveau cours politique, différent, qui porte l'espoir d'un peuple.
> Le vieux tarde à mourir, et le neuf n'a pas encore pris ses marques,
> mais cette crise accouche d'une révolution. »
>
> Quelle est la nature de cette révolution ? « Outre la crise économique,
> explique le commandant Chávez, le Venezuela connaissait surtout une
> crise morale, éthique, à cause du manque de sensibilité sociale de ses
> dirigeants. Or la démocratie, ce n'est pas seulement l'égalité
> politique. C'est aussi, voire surtout, l'égalité sociale, économique et
> culturelle. Tels sont les objectifs de la révolution bolivarienne. Je
> veux être le président des pauvres. Mais il nous faut tirer la leçon des
> échecs d'autres révolutions qui, tout en affirmant rechercher ces buts,
> les ont soit trahis, soit poursuivis mais en liquidant au passage la
> démocratie. »
>
> CERTAINS médias internationaux (2) n'ont d'ailleurs pas tardé à accuser
> M. Chávez de « jacobinisme autoritaire », de « dérive autocratique » et
> de « préparer une forme moderne de coup d'Etat ». Pourtant, malgré
> l'atmosphère passionnée que connaît le Venezuela, où la richesse des
> discussions et des débats politiques rappelle la France de mai 1968, il
> n'y a pas eu, jusqu'à présent, de violences graves, aucune victime ni
> aucune sorte de censure à l'égard de l'opposition politique, des
> journalistes ou des médias, qui ne se privent pas, à l'occasion, de
> critiquer violemment le nouveau président.
>
> « Ces accusations sont affligeantes, estime M. Chávez, car nous voulons,
> au contraire, passer de la démocratie représentative, qu'il ne s'agit
> pas forcément de mépriser, à une démocratie participative, directe. Avec
> une plus grande intervention du peuple à tous les échelons du pouvoir.
> Pour mieux s'opposer à toute violation des droits humains. » Le projet
> de Constitution, actuellement en discussion, prévoit en effet de donner
> plus de pouvoir et d'autonomie aux communes ; d'instaurer le référendum
> d'initiative populaire ; et de soumettre tout élu (y compris le
> président de la République), une fois passé la mi-mandat, à une nouvelle
> élection, si telle est la volonté populaire. La nouvelle Constitution,
> dont la rédaction s'achèvera en novembre et qui sera soumise à
> référendum, prévoit également, entre autres : le droit à l'objection de
> conscience ; l'interdiction explicite des « disparitions » pratiquées
> par les forces de l'ordre ; la création d'un défenseur du
> peuple (médiateur) ; l'instauration de la parité femmes-hommes ; la
> reconnaissance des droits des indigènes ; et la mise sur pied d'un «
> pouvoir moral », chargé de combattre la corruption et les abus.
>
> Sur le plan économique, le commandant Chávez souhaite s'éloigner du
> modèle néolibéral et résister à la mondialisation. « Il nous faut,
> dit-il, rechercher le point d'équilibre entre le marché, l'Etat et la
> société. Il faut faire converger la main invisible du marché et la main
> visible de l'Etat dans un espace économique à l'intérieur duquel le
> marché existe autant que possible et l'Etat autant que nécessaire. » La
> propriété privée, les privatisations et les investissements étrangers
> restent garantis, mais dans la limite de l'intérêt supérieur de l'Etat,
> qui veillera à conserver sous son contrôle des secteurs stratégiques
> dont la vente signifierait un transfert d'une partie de la souveraineté
nationale.
>
> Au simple énoncé de ces projets, les acteurs principaux de la
> mondialisation peuvent-ils faire autre chose que diaboliser le président
> Chávez et sa révolution antilibérale ?
>
> IGNACIO RAMONET
>
> ................. Fin de l'information transmise ..................
 
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